ANALYSE DE L’ETAT ACTUEL
Le remarquable donjon médiéval de la Tour du Bost, classé Monument Historique par arrêté du 14 Novembre 1997 après un premier classement en 1908 suivi d’un déclassement par décret du 2 Août 1949 en raison d’un incendie survenu en 1920 qui a détruit ses parties hautes, fait l’objet depuis quelques années de chantiers organisés par l’Association de la Tour du Bost, présidée par Monsieur CHEVROT : cette Association s’est constituée pour sa sauvegarde et elle bénéficie de la part de Monsieur DUBREUIL, propriétaire des lieux, d’un bail trentenaire.
L’Association de la Tour du Bost est affiliée à l’Union REMPART, qui a organisé en 1997 un stage "Monument Historique" de formation d’animateurs de chantier bénévoles, après d’autres stages organisés par l’AFPA menés les années précédentes, portant sur le relevé architectural et archéologique.
La tour est une construction de plan carré, très élevée, isolée au milieu de la cour de l’exploitation agricole. Elle remonte à l’époque gothique et n’a subi que très peu de remaniements depuis lors : seuls quelques percements sont venus transformer ces épaisses murailles au XVIème, XVIIIème et XIXème siècles. Au Nord-Ouest, un peu à l’écart, un puits à grande margelle, l’accompagne. Elle était flanquée sur la face Est, d’un haut bâtiment accolé démoli au XVIIème siècle et remplacé au XVIIIème siècle par une habitation maintenant entièrement ruinée.
La tour comporte un rez-de-chaussée voûté séparé en deux vaisseaux par un mur médian, tandis que les étages supérieurs n’offrent plus aujourd’hui qu’un seul immense volume suite à l’incendie de tous les planchers en bois. Les communications verticales sont assurées par des escaliers droits en pierre ménagés dans l’épaisseur des murailles. Les percements et les cheminées conservés, ainsi que les empochements des planchers permettent de distinguer 4 niveaux sous l’ancien chemin de ronde. L’étage de ce dernier était couronné d’un immense comble en pavillon, couvert en tuile plate, qui englobait à la fois l’espace central et le chemin de ronde. Les dispositions conservées (dallage et gargouilles) donnent à penser qu’à l’origine ce chemin de ronde devait être découvert.
L’ensemble des maçonneries est dans un état globalement satisfaisant, hormis les parties hautes qui ont été livrées trop longtemps aux intempéries : les vestiges des anciens murets de parapet ont du être largement dérasés par mesure de sécurité et présentent encore de nombreuses parties instables, tandis que la partie supérieure des murs présente des joints creux sur environ 4 mètres de hauteur. En façade Est, une fissure traverse les différents niveaux de baies, fissure qui semble déjà ancienne. A l’intérieur, on notera également en face Est et Sud quelques claveaux désorganisés dans les baies avec des clefs en équilibre instable.
Les interventions menées depuis plusieurs années ont permis de concourir efficacement, dans la mesure des moyens nécessairement limités d’un chantier associatif, à la sauvegarde du monument, ainsi qu’à sa connaissance grâce aux nombreux relevés qui ont été entrepris. Ces interventions ont principalement porté sur la pose d’un plancher bois au niveau des arases du chemin de ronde, porté par une structure en chapente reprenant l’ancienne poutraison et couverte en planches non jointives (cette structure, qui rend relativement accessible le dernier niveau n’est malheureusement protégée par aucune étanchéité et, posée depuis un certain temps, commence à donner des signes de dégradation).
Au rez-de-chaussée, les voûtes des deux caves, partiellement effondrées, ont été rétablies et viennent d’être décoffrées, tandis que de nombreuses reprises ont été faites sur les murs et les éléments architecturaux : remontage du manteau d’une cheminée, des appuis des baies, des linteaux/ etc...
Des reconnaissances stratigraphiques dans les remblais de destruction, ont été également menées, et un relevé du sol du niveau m a été dressé en présentant les matériaux du dallage et leurs dispositions. Il n’en demeure pas moins que le monument reste dans un état extrêmement précaire et que toute intervention présente de réels dangers en raison de l’instabilité des parties hautes et de leur difficulté d’accès compte tenu de leur grande hauteur.
Deux stages "Monument Historique" ont été organisés, l’un en Juillet 1997, l’autre en Juillet 1998, suivant les directives de l’Architecte en Chef des Monuments Historiques.
Ces stages, après la formation des animateurs de chantier, et la mise en sécurité des installations, ont permis le dégagement sous surveillance archéologique des niveaux I et II, la consolidation des voûtes, et des reprises de maçonnerie.
Ils ont fait apparaître une citerne et une cave comblée au siècle dernier : bien que le dégagement de ces dispositions ne soit pas achevé, les relevés réalisés par l’Association permettent de les définir précisément avec le réseau d’écoulement des eaux.
A l’étage, à partir du niveau III, un échafaudage léger a permis l’examen et le relevé des baies et maçonneries de l’angle Sud-Est. L’état de ces maçonneries est apparu très dégradé et dangereux et nécessiterait un échafaudage lourd, et des étaiements pour procéder à une intervention.
La terrasse supérieure (niveau VIII) a également été relevée, mais la menace constituée par l’instabilité des parties hautes interdit à l’Association toute poursuite des travaux.
Si le puits situé à l’extérieur de la tour est en bon état, il n’en est pas de même pour la construction accolée à l’Est de la tour au XVIIIème siècle, qui est à l’état de ruine. Dans un premier temps, il sera nécessaire de consolider ces ruines pour permettre une reconstruction éventuelle, ultérieurement. De même les bâtiments proches dont certains sont altérés comportent des éléments à inventorier.
Enfin la tourelle de la face Est, démolie en 1725, serait à reconnaître dans ses fondations pour la connaissance de cet édifice.
L’ensemble de ces maçonneries est apparu très dégradé et dangereux et nécessiterait un échafaudage lourd, et des étaiements pour procéder à une intervention.