La société immobilière propose de
donner la Tour à l'Etat sous le prétexte que "la plus
belle fille du monde ne peut donnet que ce qu'elle a" L'inspecteur
général Saliez, regrettant la perte de la toiture et du
hourd considère que l'intérêt est devenu médiocre
et demande le déclassement S'en suit une série de rapports
et de correspondances : l'A.C.M.H Maurice Berry reconnaît qu'il
s'agit d'une "ruine de très grande allure" ; la société
immobilière demande l'autorisation d'abattre la Tourl (12)
puis accepte de participer pour 20 000 f. au nouveau projet estimé
à 346 302 f.. La participation est insuffisante et l'Etat refuse
de l'acquérir du fait de son intérêt régional
et de son mauvais état de conservation(13).
Le déclassement intervient par décret du 2 août 1949
: "dans les circonstances actuelles, la direction de l'Architecture
ne doit porter son effort que sur les monuments présentant un intérêt
de tout premierordre(14). La Tour est laissée
à l'abandon, tandis que la propriété est revendue.
En 1992, est créée l'Association "la Tour du Bost"
dont l'objet est de sauvegarder et réhabiliter le monument ainsi
que d'organiser des animations culturelles fondées sur la connaissance
de la Tour et de son environnement. L'Association a signé un bail
avec M. Gaston Dubreuil propriétaire, le 15 avril 1994, et a établi
une convention renouvelable fixant les droits et les devoirs du propriétaire,
de l'Association et des intervenants extérieurs. Les premiers travaux
menés en 1992 par les bénévoles de l'Association,
ont consisté à déblayer et débroussailler
l'accès et les abords de la Tour, ainsi que le chemin de ronde,
et à nettoyer l'escalier / puis à trier et ranger
les pierres tombées à l'extérieur de la Tour.
Un stage A.F.P.A. (Association pour la formation professionnelle des adultes)
de 5 semaines (déc-janv. 1993) a permis d'assurer une meilleure
sécurité du bâtiment et des alentours en démontant
les parties menaçantes des murs du dernier étage en surplomb
ou en position instable, puis de remaçonner les semelles de la
poutre et des solives du plancher détruit de ce dernier étage.
Enfin, un nouveau plancher (11 tonnes de bois) est posé grâce
à l'aide de l'entreprise Potain-Poclain Manutention. Un autre stage
A.F.P.A. a permis de nettoyer le puits qui servait de dépôt
d'ordure sur une hauteur de 10 mètres pour retrouver le
niveau de l'eau, puis de le reconstruire et rejointoyer en partie
d aménager l'accès à la porte Sud et d'en changer
le linteau ; enfin, de rebâtir la cheminée détruite
lors de l'effondrement des voûtes En l'absence de documents d'origine,
une solution temporaire a permis de maintenir l'arc de décharge
situé au-dessus de cette cheminée qui était dans
le vide ainsi qu'un pan entier de mur menaçant de s'effondrer.
En juillet 1995, un chantier S.M.B.S. (Sauvegarde des Monuments de Bourgogne
et de ses sites) a permis de reconstruire l'embrasure de la fenêtre
Ouest de la cuisine, d'en consolider et rejointer les murs. Grâce
aux dessins retrouvés dans les archives de la société
Eduenne à Autun la cheminée a été retaillée
à l'identique ainsi que la porte à arcs doubleaux Les deux
années suivantes fut réalisée la reconstruction des
voûtes avec des blocs de grès de la carrière du Pont
d'Argent.
12 Archives de la Documentation du Patrimoine, lettre de "La Bourgogne
immobilière à L' A.C.M.H. Berry datée du 1er juillet
1948, cote 2546
13 Archives de la Documentation du Patrimoine, cote 2546.
14 Archives de la Documentation du Patrimoine, Rapport de Paul Verdier
daté du 21 avril 1948, 2546. suite
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